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 bleu lagon, rouge sang, j'ai tellement grincé des dents + costia

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MessageSujet: bleu lagon, rouge sang, j'ai tellement grincé des dents + costia   bleu lagon, rouge sang, j'ai tellement grincé des dents + costia EmptyLun 11 Avr - 17:28



i remember the day i met you, and your smile was everything mine would never be. jealousy isn’t meant to turn to love, but i never learned how to listen. keep your fists to yourself. i didn’t build those walls to keep you out - i built them to keep me in.

Il avait le cœur qui battait de travers, à contre-temps. Comme une horloge à pendule qu’on aurait oublié de remonter, qui prend la poussière et se laisserait ébouriffer par le vent. Les embruns à ses paupières avaient le gout du sang. Sa chemise en était recouverte, pureté écarlate immaculant le blanc de la colombe. Le spectacle était révulsant, chair tuméfiée et âme atrophiées. Le petit prince contemplait son œuvre, unique maître des enfers, alors que l’aprêté de la bile remontant dans sa gorge le brulait de l’intérieur. Tout ce qu’il désirait c’était se laver le regard, passer à la javel ces images tatouées à sa mémoire. Il ne pouvait pas. Les hommes de sa trempe ne pleurent pas. Les hommes de son genre ont l’Atlantique dans leurs artères et le cœur qui ne bat pas. Qui ne bat plus. Ses hommes bougeaient. Ses hommes nettoyaient. Mattia les contemplait en se demandant pourquoi les fils d’Ares, d’Hermes et même de Zeus préféraient toujours avoir les flingues au poings et les lèvres soudés. Pourquoi n’empruntaient-ils pas la sagesse des filles d’Athena, à leurs poings serrés des gerbes de chrysanthèmes prêtes à fleurir les tombes anonymes leurs étant réservées ? Le presque homme se le demandait, gribouillant fébrilement dans son carnet les apprentissages de la soirée. Laissant l’encre couler une dernière fois sur ces noms prêts à tomber dans l’oubli. Il notait ce qu’il savait. Ce qu’il pouvait. Il gardait sous le cuir usé de son calepin toutes les informations utilses, de celles que son père pourrait utiliser. Toutes ces choses qu’il se refusait à garder à même la voute céleste de ses rêves. Les rejetant de sa mémoire parce que l’obscurité ça se propage. Ca s’infiltre partout et ça éteint les constellations brillantes dans le crâne des garçons imprudents. Portant une cigarette à ses lèvres, désireux de camoufler le naufrage se déroulant dans ses poumons à l’aide de la fumée consumant ses bronches, il prit son téléphone et envoya un message sans réfléchir : Retrouve moi au jardin, 22h. Toujours évasif, toujours insaisissable. Mattia gardait le silence là où sa chair meurtrie gémissait l’absence. Il gardait pour lui le bruit des sirènes chantant sous son crâne et les naufragés hurlant face à la tempête. Il ne voulait pas admettre qu’elle avait raison. Que le cœur se meurt à l’oubli des passions. Que lui sans elle ne rimait à rien. Une éternité sans la voir. Des heures blanches dont la violence ne laissèrent le Scheggia intact. Il gardait le silence sur tout cela. Il avait juste besoin d’elle. A mort les utopies, les désirs, les envies. Il avait son nom tatoués sous ses paupières depuis leur rencontre. Possessivité amère dont il ne se savait pas capable. Torture lancinante qu’il s’infligeait, devenu le martyr portant sa croix. La couleur laissa place à l’insipide, à l’immaculé. Les corps avaient tuméfiés, les chairs gémissantes n’existaient plus qu’à sa mémoire. Fermant sa veste de costume pour masquer l’hémoglobine déchirant son déguisement trop étroit, découvrant sa véritable nature, il renvoya ses toutous au panier. Errant dans la ville jusqu’à ce que l’heure ne sonne, se fondant dans cette fresque monochromatique qu’aucune passion n’osait éclabousser, il arriva en avance. Comme toujours, éternel retardataire de la vie, il compensait par son avance sur toutes et tous. Dans le silence de cette nuit, petit soldat recouvert de sang au milieu d’un champ de fleurs et d’épines, la quiétude des lieux ne lui allait pas au teint. Le regard perdu dans la contemplation de la voute céleste, c’est le grincement usé de la porte arrière qui l’alerta de l’arrivée de Costia. Faisant ainsi naitre en son sein désir et tension. Il se retourna vers la belle Conte, ses traits tordus rehaussés par le liquide carmin étalé parsemant son visage, il en avait oublié jusqu’à son nom. Un sourire tendre étira alors ses lèvres, contrastant doucereusement avec le froid de ses prunelles. « Je ne savais pas si tu viendrais. » Expira-t-il en un soupire mensongé. Bien sûr qu’il le savait. Elle venait toujours. Peu importait les gestes, les maux ou les cris. Peu importait le reste du monde et ce destin contraire cherchant à les séparer. Cette promesse-là avait un goût d’infini.  

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MessageSujet: Re: bleu lagon, rouge sang, j'ai tellement grincé des dents + costia   bleu lagon, rouge sang, j'ai tellement grincé des dents + costia EmptyMar 12 Avr - 8:07

costia vivait dans la peur, tout le temps. la peur qu'il parte, qu'il se dérobe à ses yeux, à ses doigts qui s'attardent parfois sur ses phalanges, à ces moments oubliés, en dehors du temps. peur qu'il la laisse à la poussière des rues et au silence, partout, épais comme une dalle. leurs contradictions l'avaient laissée amère, encore plus seule qu'à l'accoutumée, elle avait battu le bitume, des kilomètres et des kilomètres, dans des ruelles sombres, sur des boulevards mal fréquentés, dans des caves où aucune lumière ne filtre derrière les vitres brisées et les vapeurs d'alcool, elle avait tenté de faire taire les paroles qu'elle aurait voulu pouvoir lui dire sans en avoir eu le temps. elle parlait, il écoutait, c'était comme ça que ça marchait. elle devinait, il observait. mais cette nuit là, sous le poids de leur désaccord, elle s'était écrasée, elle n'avait pas voulu ouvrir un peu plus les blessures, les plaies, elle avait déjà le goût métallique du sang dans la bouche.
une semaine, bordel, l'enfoiré.

elle avait continué, elle avait trouvé la force, de faire ce qu'elle faisait toujours, trainer, voler ça et là, passer chez elle une fois par semaine, juste pour s'assurer qu'aucun cadavre n'y pourrissait, pour s'assurer qu'on ne pensait toujours pas à elle, qu'elle pouvait toujours s'en aller. ses parents avaient daigné lui donner quelques conseils, fais attention à toi, avec qui tu traines, tu te rappelles ce qu'on t'avait dit. costia avait claqué la porte dans un mouvement sec, sans se retourner. elle avait même bu un verre avec ce type dont elle ne se rappelait plus le nom, mais qui lui a offert un paquet de cigarettes et plusieurs verres de vin. elle n'aurait pas pu les compter, elle se rappelle juste qu'elle a senti son corps se réchauffer pour la première fois depuis plusieurs jours. pour la première fois depuis qu'elle était repartie à pied, une semaine plus tôt, depuis que mattia et elle s'étaient affrontés dans une arène qu'aucun d'eux ne voulait quitter, elle était repartie à pied, oui, parce qu'elle voulait la morsure du froid, elle voulait sentir ses doigts engourdis à faire mal et regarder la chaleur de son souffle se dissoudre dans l'air, sentir le craquement de ses chevilles avec les kilomètres avalés, la bouche pâteuse, le coeur abîmé.

jusqu'à ce fameux message ; elle avait stoppé son monologue, comme ça, d'un coup, alors qu'elle venait de raconter pendant des heures des histoires à dormir debout à cette pauvre fille aussi paumée qu'elle, certaines volées à d'autres ou inventées. elle avait levé les yeux vers elle, soudain, ils étaient allumés, éclairés par quelque chose, c'était encore ce fichu espoir qui ne la quittait pas. mattia, putain tu fais chier. elle s'était levée et avait quitté le bar pour aller s'asseoir sur un banc au milieu de rien, de nulle part, peu importe, c'était juste pour se sentir vivante, vraiment.

il était vingt-deux heures quand elle poussa la porte du jardin. scheggia déteste le retard et même s'il est toujours en avance, conte met un point d'honneur à arriver pile à l'heure. c'est leur truc (elle a envie de ricaner à cette phrase). le grincement du bois sur les gonds mal huilés lui fit penser à ce genre d'avertissement qu'on entend dans un film d'horreur, quand cette pauvre fille de l'obscurité va se faire découper en morceaux mais qu'elle continue à nier la vérité, elle veut continuer, et toi tu cries sur ton canapé parce que tu sais qu'elle va se faire massacrer. costia continue, elle n'a pas peur, elle fait des analogies, elle pense de nouveau, son cerveau n'est plus gelé. elle voit mattia et elle enfouit ses mains dans les poches de son manteau trop grand, elle le voit et il se retourne, il a l'air cabossé, encore plus que d'habitude et soudain elle sent son coeur qui se plante dans sa gorge et dans son ventre. c'est effroyable le bruit d'un coeur qui se casse.

son visage est tendu, pourtant il lui sourit et elle finit par atteindre sa hauteur, s'asseoir à ses côtés, comme si rien, jamais, ne les avait séparé. elle a envie de le prendre dans ses bras, de sentir la chaleur de son cou, elle a envie d'essuyer son coeur de toutes les horreurs qui ne lui correspondent pas, elle a envie de lui offrir une vie à sa hauteur, de laisser son cerveau respirer et son corps se détendre, elle a envie qu'il s'allonge sur elle pour ne plus jamais qu'elle sente le vide. elle le regarde, cet homme perdu. « je ne savais pas si tu viendrais. » elle ne répond pas tout de suite. c'est une nuit sans lune, de celles qu'elle préfère. la jeune femme le regarde comme si elle ne l'avait jamais vu, et elle se dit que cet homme déchiré vit avec de la nuit à la place de la peau, et que jamais, elle ne comprendra l'opacité de son coeur.

« je viendrais toujours. » finit-elle par soupirer, comme pour confirmer ce qu'ils savaient déjà depuis longtemps. elle posa délicatement sa main sur le genou de mattia et leva les yeux vers lui. soudain, elle remarqua la tâche rouge sur sa chemise, en plus de celles qu'elle avait refusé de commenter sur son visage. devant ses grands yeux se posa un voile de panique. « mon dieu, mattia, ça va? tu n'as rien? qu'est ce qui s'est passé? » son cerveau tournait à vive allure pour élaborer tous les plans possibles : elle savait qui si mattia répondait, il ne lui expliquerait rien de toute l'histoire, mais que quelque chose d'affreux devait s'être déroulé, quelque chose qui, à nouveau, la laisserait dans un profond mutisme, dans une terrible souffrance. elle espérait simplement qu'il ne soit pas blessé, c'était la seule chose qui comptait. « bordel, si tu viens vers moi parce que tu es en train de mourir et que tu veux pas être tout seul, je vais te botter le cul scheggia. » elle leva les yeux vers son sourire en coin et poussa un soupir soulagé. ça avait l'air d'aller, en apparence. son âme avait dû prendre un coup mais laisser son corps intact. tant que le corps physique de mattia était là, elle pouvait espérer soigner son âme, poser des pansements sur les plaies de son coeur et des baisers sur ses paupières, comme un baume.

elle leva très doucement la main vers lui, comme pour s'approcher d'un oiseau appeuré sans qu'il ne prenne la fuite, ses doigts effleurèrent le creux de ses joues tâchées de rouge. elle passa son pouce sur la matière séchée, évitant de penser, de dire quoi que ce soit, parce que la conversation silencieuse qui se déroulait entre elle et mattia valait bien plus que toutes les paroles usuelles. leurs yeux se cherchaient, s'expliquaient, se caressaient, les vibrations de leur corps ne faisait que les attirer alors qu'ils résistaient à l'électricité ambiante. elle aurait voulu qu'il lui apporte sa chaleur, là, sur le banc, au milieu de la nuit. elle aurait voulu l'accueillir avec sa douleur. mais ce n'était pas mattia et elle n'était pas en mesure de demander quoi que ce soit de ce genre. elle finit par essuyer sa joue et ramena sa main sur sa propre cuisse. elle leva les yeux vers les siens, délavés, vides, et elle sût qu'il l'avait compris lorsqu'elle lui fit passer le message silencieux : maintenant, on a tous les deux du sang sur les mains, scheggia.
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MessageSujet: Re: bleu lagon, rouge sang, j'ai tellement grincé des dents + costia   bleu lagon, rouge sang, j'ai tellement grincé des dents + costia EmptyMar 12 Avr - 22:57



i remember the day i met you, and your smile was everything mine would never be. jealousy isn’t meant to turn to love, but i never learned how to listen. keep your fists to yourself. i didn’t build those walls to keep you out - i built them to keep me in.

Atlas des temps modernes portant la voute céleste sur ses épaules, Mattia avait laissé la voie lactée parsemer ses prunelles de poussière d’étoiles alors que l’apprêté de celle-ci lui nouait la gorge. Il avait laissé les images bruler ses rétines jusqu’à ce que ses iris délavées ne cessent de se consumer. Peu importait où allait le petit prince, il emmenait toujours des fragments de la belle avec lui. Portant son souvenir comme un linceul, endeuillé sans tombe à fleurir, esseulé sans port vers lequel revenir, il avait attendu. Comme à chaque fois. Comme il le ferait toujours. Titan au dos brisé, amant aux lèvres soudées, il n’avait que du vent entre les doigts. Pas de chair à laquelle se raccrocher, aucune épaule solide à laquelle se rattraper afin de rendre la chute moins douloureuse. Afin de s’éviter les os brisés et le cœur au charnier. Il s’était senti tomber, le silence aux lèvres, le néant dans les pupilles. Le Scheggia ne l’avait pas même regardé partir, conscient qu’elle emmenait avec elle des fragments de lui ne lui appartenant plus depuis longtemps. Déjà trop longtemps. Il l’avait vu filer, la funambule de ses nuits. Sautant le long de ses cils avant de se rattraper de justesse à l’arête de son nez. Il l’avait senti glisser le long de sa trachée, glissant inlassablement entre ses doigts maladroits. Elle filait la fille du ciel, l’enfant de la nuit. Elle filait dans l’espoir qu’il la rattrape. Dans l’espoir qu’il la poursuive. Que cette fois-ci il arriverait à se lever, arriverait à faire bouger ce corps cloué au sol par le poids du monde sur ses épaules. Pourtant, il se contenta de la regarder filer. Se contenta de l’oublier entre les épaves échouées de ses rêves déchus et les ordres susurrés à ses oreilles par son créateur. A croire qu’il se pensait assez fort. A croire qu’il se croyait assez résistant que pour affronter la vie sans elle. Affronter le bruit et les gens sans leurs escapades à l’abri des regards, leurs courses poursuites dans les ruelles protégés par le voile de la nuit. Il se pensait suffisant. Il se pensait assez grand. Assez grand que pour porter le poids du ciel à bout de bras, assez grand que pour affronter le froid des ruelles et les morts en devenir se pendant au bout de ses doigts. Pourtant, Mattia n’avait jamais eu de cesse d’être minuscule, enfant recroquevillé sur lui-même faisant de son mieux pour éviter le pire. Eviter la vie, fuir le frisson grisant de son contact dans l’espoir que par la même occasion viendrait à disparaître la nuit sous ses paupières. La nuit sous son crâne, l’obscurité opaque refusant de le quitter même lorsque ses yeux étaient ouverts. Alors, simplement, sans grand fracas, sans un alizé violent, il avait fait marche arrière. Il était revenu vers elle, comme à chaque fois. Revenu chercher la chaleur de ses prunelles et la douceur des soins qu’elle pouvait prodiguer. Revenu vers sa belle comme l’océan venant embrasser le rivage, incapable de lutter contre cette attraction le poussant à toujours s’y fracasser. Seul dans le jardin, animal blessé attendant la fin. Attendant le jour où elle ne viendrait pas, attendant de laisser les doutes l’avaler pour de bon cette fois, il se laissait bercer par cette quiétude ne lui correspondait pas. Se laissait désarmer par cette absence de son lui manquant. Dans le bruit, au contact des gens, dans la vie, le Scheggia ne faisait que se confronter à son absence. Un rire ne sonnant pas comme le sien. Une paire de prunelles inconnues. Des mots susurrés ne lui rappelant rien. Costia représentait l’absence sous toutes ses formes aux yeux du brun. Le manque de l’autre. Le manque de soi. Les poings serrés, les prunelles portées vers le ciel dans l’espoir fou qu’une de ces étoiles finirait bien par l’entendre, lorsqu’elle apparut la gravité changea naturellement son centre. Gravitant vers la belle tel un papillon vers la lampe prête à lui bruler les ailes, le grincement de la porte rappela étrangement au petit prince le bruit de son cœur. La mécanique usée de celui-ci grinçait douloureusement les jours de pluie. Pouvait elle l’entendre par-dessus l’orage grondant dans ses prunelles à lui ? Elle est si minuscule, poupée de chiffon s’habillant dans des vêtements dans d’adulte. Enfant jouant au grand sans se rendre compte que la mascarade était perceptible. Elle lui rappelait vaguement sa propre image, lui renvoyait au visage ce qu’il n’était pas, ce qu’il n’arrivait pas à être malgré les costumes sur mesures et les bagues de promesses accrochées à ses doigts. Mettant des mots sur ce qu’il ne savait dire, laissant les embruns couler de ses lèvres comme une supplique inavouée, ses yeux ne la quittent plus de peur de la perdre. De peur qu’elle ne file entre deux battements de cils et qu’il ne se retrouve seul. Définitivement. « Je viendrais toujours. » Ses yeux coulent le long de la brune, suivant son bras et sa main se posant sur son genou alors qu’un sourire étirait doucement ses lèvres. Atteignant ses yeux cette fois. Il garda le silence, comme bien trop souvent. Préférant garder sous sa langue les étoiles cachées là de peur qu’elle ne perdre de leur éclat à voguer au vent. De peur qu’elles ne finissent par se consumer à flotter entre eux tels des perles de sanglots se nouant autour de leurs nuques. Il garda le silence, toujours une impression de trop peu dans le torse. Une incapacité à savoir que dire pour chasser les nuages. Il voulait juste qu’elle soit là. Juste qu’elle le baigne de sa lumière immaculée, lui offrant quelques secondes l’espace de respirer. « Mon dieu, Mattia, ça va? Tu n'as rien? Qu'est ce qui s'est passé? » Posant ses prunelles sur le visage effrayé de Costia, étrangement il était celui ayant le plus peur. Celui des deux sentant son cœur battre la chamade à fleur de peau à l’idée que les mots passent la barrière de ses lèvres. A l’idée qu’il l’écorche avec ses défauts, que ses erreurs ne puissent tâcher la douceur de ses rêves. Mattia avait toujours été comme cela, préférant s’étouffer sur le poids de ses maux plutôt que de salir son hirondelle. Tant que le mal restait à l’intérieur, il avait l’impression de pouvoir la protéger. L’idée d’ouvrir la bouche, laisser s’échapper de ses lèvres les ombres dansant sous ses paupières le terrifiait. Et si l’homme qu’il devenait venait à lui faire peur ? « Bordel, si tu viens vers moi parce que tu es en train de mourir et que tu veux pas être tout seul, je vais te botter le cul Scheggia. » Malgré lui, un sourire amusé étira sa lippe, son cœur s’allégeant à la vision du trouble quittant les traits de la Conte. Elle était naïve de croire qu’il lui infligerait telle souffrance son bourreau à la tête d’ange. Bien sûr qu’il irait crever la gueule ouverte au gibet, laissant l’absence faire son office sur le cœur exsangue de sa belle. Animal apeuré, redoutant autant la caresse qu’il pouvait la désirer, il se raidit un instant avant de fondre sous les doigts de la brune. Les yeux clos, s’offrant dans une vulnérabilité toute puissante, il était sien si elle le désirait. Il n’avait eu de cesse de lui appartenir même s’il s’échinait contre du vent dans l’espoir de lutter contre cette fatalité. Rouvrant ses prunelles asséchées sur le spectacle qu’offrait la brune, ça lui nouait les entrailles de voir le sang recouvrant ses doigts pourtant immaculés quelques instants plus tôt. Malgré ce bourdonnement délictueux se répandant entre eux, le Scheggia comprenait son erreur. Comprenait un peu mieux ce que son père voulait dire lorsqu’il lui avait affirmé qu’il n’était pas bon de se laisser aux sentiments. On n’en sort jamais gagnant au final. « Je n’aurais pas dû te contacter. » Souffla-t-il sur un ton peiné par cette affirmation. Plantant le ciel nocturne de ses yeux sur la belle, il savait que d’eux deux elle devait être celle survivant à la chute. Il n’arrivait pourtant pas à résister à l’appel du vide à ses côtés. « Mais tu ne rends définitivement pas ça aisé. » Arrive-t-il à peine à cracher à voix basse entre ses dents serrées. Dans un geste compulsif, marquant symboliquement qu’il refusait de se retrouver sur un pied d’égalité avec sa belle, il attrapa précautionneusement sa main tachée de sang avant de faire de son mieux pour effacer le carmin n’ayant pas sa place là. Dans le fond, il n’était qu’une ombre. Une ombre trainant Costia dans le noir avec lui.

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