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 FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)

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MessageSujet: FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)    FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)  EmptyJeu 14 Avr - 10:38

Elle joue son rôle avec la même justesse chaque jour, comme une actrice répète avec minutie et émotion les vers de l'Andromaque de Racine. Si elle n'avait été pas été cantatrice, elle aurait pu briller sur les planches d'un théâtre grâce à son tragique naturel. Elle se tient à côté de son mari, et sers les mains qui lui sont tendues, souriant avec un zeste de gêne au moindre compliment. Si son mari l'a choisi comme premier rôle féminin dans son trafic malhonnête, c'est pour sa grâce, sa bonne tenue et son élégance. Il a décelé en elle un talent pour accueillir les invités, leur demander comment va leur fils, leur fille, leur mère... parler de mondanités et leur offrir des verres. Cette femme, élevée dans le milieu de la petite bourgeoisie italienne, a le don d'être chaleureuse et distante à la fois, la juste mesure pour sauver ces arrières. Le manque de curiosité de Dolores et son désintérêt pour les affaires louches qu'il mène ont également été des critères supplémentaires dans le choix de monsieur pour cette femme. En toute circonstances, elle sait garder son sang froid – ou presque.
Parfois, quand la mélancolie lui remonte dans le fond de gorge, elle oublie ses bonnes manières, son langage soutenu et sa droitesse. Son mari lui dit « Arrête de te donner en spectacle ». Elle noie sa rancœur dans le vin blanc bon marché offert par les invités, si bien que ses abus lui font mettre à mal sa grâce et son élégance. Monsieur s'excuse auprès de leurs invités, et prétexte de la mauvaise santé de la mère de Dolores, une raison fictive pour tenter de justifier le comportement de sa femme.

Deux ou trois verres de trop, Madame aligne avec beaucoup de difficultés ses pas. Elle discute depuis une bonne demi heure avec un monsieur d'une cinquantaine d'années, qui la taquine avec gentillesse, lui offrant des services plus qu'illicites au creux de l'oreille. Ses éclats de rire surplombent le brouhaha, et les regards commencent à converger sur Madame qui oublie ses bonnes manières et son rôle de maîtresse de maison. Son élégance disparaît derrière le voile embrumé de l'alcool, et son mari la scrute d'un œil mécontent. Il s'approche d'elle, et l'attrape par le bras, qu'elle esquive d'un geste maladroit, et lui chuchote à l'oreille « Tiens toi correctement, tu vas faire honte à nos invités ». Elle lui répond, avec une assurance soudaine « Ne me dit pas ce que je dois faire ». Cette insolence ne plaît pas à Monsieur, qui lui fait les yeux noirs. Il lui conseille d'aller voir Mme Moretti, qui est assise toute seule dans le sofa depuis une demi heure et qui cherche désespérément du regard quelqu'un avec qui discuter. « Je ne vais pas parler avec cette pauvre dame, elle ne dit rien d'intéressant ». Monsieur se retient en public de lui foutre une gifle, malgré que ça lui brûle les doigts. Il s'éloigne de sa femme, qui poursuit sa conversation avec l'homme au sourire narquois. Ce cirque ne lui plaît guère, parce qu'il sait que le comportement de sa femme ce soir pourrait créer des rumeurs qu'il aimerait faire taire. Il se dirige alors vers son fils, son fidèle bras droit, son arme blanche face à cette mère en détresse, et lui glisse à l'oreille «  Vas coucher ta mère, elle joue la comédie. »
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Gino Salvatici

Gino Salvatici

PRÉNOM : KEKE
AVATAR : ELIAS
CRÉDITS : LA CLÉOPÂTRE
MESSAGES : 1090
DEPUIS QUAND : 08/04/2016

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MessageSujet: Re: FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)    FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)  EmptyJeu 14 Avr - 14:12

Le menton haut, le regard droit, les épaules en arrière – j’essaie de calquer mon attitude sur les pères influents et présents ce soir dans notre maison. De temps en temps, je sens le regard de mon père effleurer ma personne, ça me fait l’effet d’une trace froide dans la nuque. Cette sensation d’être observé mêlée à la peur viscérale de se retourner pour voir de qui il s’agit. Je discute avec le les grands de ce petit monde et avec les filles aussi, dont le maquillage et les pierreries me donnent l’envie d’aller dévorer lèvres et cous. Mais je me tiens bien, pour ne pas flanquer une honte incroyable à mes parents. Je me contente de poser ma main sur un bras nu ou de lancer des coups d’œil un peu lubriques auxquels les filles émettent des rougissements et des sourires qui mêlent gênent et satisfaction.
Je bois du vin, aussi, comme les grands.
Je vogue d’un groupe de personnes à un autre tout en me démarquant par mon intelligence et mon attitude insolente et me gavant de remarques du genre c’est bien le fils de son père, celui-là.
D’ailleurs je sens son ombre menaçante et étouffante arriver dans mon dos, le murmure de sa voix grave résonne au creux de mon oreille.
- Va coucher ta mère, elle joue la comédie.
Je me retiens de soupirer et d’exprimer la flemme et la lassitude devant mon père. Je m’excuse auprès de mes invités, j’invente une excuse, une affaire urgente, n’importe quoi.
Je la cherche alors dans la foule et je la vois en compagnie d’un homme plus âgé qu’elle.
Je serre un peu les poings et l’envie de me battre fouette mon visage.
Il ne faut pas faire de vagues.
Rester calme et souriant.
Je m’approche avec un sourire figé et je me penche sur ma mère. Elle est belle et pourtant le temps et la vie qu’elle mène ont taché son visage avec des rides. Ils ont terni l’éclat de ses yeux qui pourtant se ravive en présence de l’homme. Son regard est vague et je devine l’alcool qui doit nager avec son sang.
Ne pas faire de vagues.
Rester calme et souriant.
J’entoure les épaules de ma mère avec mon bras tout en lançant un regard qui transpire l’orage et la menace à l’homme en face de nous.
- Excusez-moi.
Je lance à l’inconnu.
- Maman, tu veux bien venir avec moi ? J’ai besoin de te parler de quelque chose.
Mon ton se fait suppliant et je lui fais les yeux doux.
En même temps, je l’attire un peu contre moi, pour la décoller sa place, pour la traîner tout doucement vers sa chambre. J’ai peur qu’elle se braque contre la pression physique, qu’elle se mette à hurler, n’importe quoi, déjà qu’elle rit comme une bécasse à plein poumons.
Mes doigts pressent un peu sa peau – ils traduisent ma nervosité, celle d’échouer et de décevoir mon père.
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MessageSujet: Re: FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)    FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)  EmptyJeu 14 Avr - 21:06

L'homme a les cheveux gris et une montre en or au poignet. Antonio Morellini est particulièrement connu dans la petite communauté pour son goût avéré pour les femmes, jeunes comme vieilles, rondes comme menues, idiotes comme cultivées. Ses paroles charmeuses, et ses petites manies dragueuses, plaisent à la gente féminine, qui succombe à ses avances pleines de subtilités.  A chaque sourire, il renchérit sur la beauté de Dolores, la comparant aux sculptures les plus magnifiques de la madone sur terre. Elle trouve agréable ce sentiment d'être désiré par un homme, quelque soit son âge, sa place dans la société. Ce soir, elle s'en fiche de s'afficher devant son mari – si cela peut attirer son attention – ou les amis de son mari. Elle prend du plaisir à se faire draguer publiquement comme une jeune fille à l'aune de ses vingt ans.
« Excusez-moi » Elle sent la présence de son fils derrière elle, qui lui entoure les épaules de ses mains de jeune homme, ce fils, qu'elle a si longtemps chérit, et qui est devenu le bras droit de son mari. Elle se retourne vers lui, le graciant d'un sourire aussi sincère que surfait. « Oh Giorgino, tu es si beau dans ce nouveau costume. » Ce petit surnom affectif n'est autre qu'une parure de plus pour illusionner le beau monde, et refléter un amour mère-fils que tout le monde sait évanoui depuis longtemps. « Monsieur Morellini, je vous présente, Giorgio, mon fils ». Le jeune homme lui sert la main, avec l'air hautin qui lui sied si bien et qu'il accorde aux gens qui ne semble guère importer pour lui.
« Maman, tu veux bien venir avec moi ? J’ai besoin de te parler de quelque chose. » Le regard doux que lui accorde son fils l'affecte particulièrement, elle pose alors sa main, d'une affectuosité sans gêne, sur la sienne. Elle se fait berner par le ton de supplication dans la voix de son fils, heureuse que celui-ci lui accorde un moment de grâce alors qu'il aurait pu saisir la chance de discuter avec les gens importants présents à cette soirée. Embrumée par l'alcool, elle ignore la mission d'aller coucher sa mère, que son mari a demandé à leur fils, pour faire taire les remarques désobligeantes qui commence à fuser dans la salle. « Désolé, monsieur, je dois m'absenter quelques minutes. »

Sans faire d'histoires, elle suit le garçon jusqu'à la chambre parentale. Sa présence la rassure, et elle ne se montre pas inquiète quant à l'objet de cette visite. Sur le chemin de la pièce à vivre à la chambre à coucher, elle lui parle de son rôle de Violetta dans la Traviata de Verdi, et la clameur avec laquelle le public l'a accueillie à l'issue de la pièce. Lorsque l'alcool lui monte à la tête, et que la mélancolie d'une époque révolue lui pèse sur le cœur, elle radote cette histoire de jeunesse, qu'elle aimerait revivre une seconde fois. Arrivée dans la chambre, elle s'allonge sur le lit. « Giorgino, je crois que j'ai trop bu, j'ai la tête qui fait des bonds. » Le garçon reste extrêmement silencieux. Certains de ses gestes traduisent sa nervosité. « De quoi voulais-tu me parler ? »  
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MessageSujet: Re: FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)    FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERF (GINO)  EmptyJeu 14 Avr - 22:12

Elle me présente et je serre la main molle et moite du père Morellini. J’ai toujours ce venin dans le regard qui dit gare à toi si tu t’approches trop, gare à toi si ta main touche, gare à toi si tes yeux disent trop de chose.
Ma mère a quelque chose dans sa gestuelle qui la rend hors du temps.
Je ne sais pas si je l’admire, je sais que parfois elle me rend mal à l’aise et un peu muet et c’est comme si j’étais dépourvu de sensations. Elle m’ôte les mots de la gorge. Ce soir je ne sais pas trop comment la traiter, j’existe dans un écrin de gêne parce que touts les invités nous regardent, qu’ils ont l’œil amusé et qu’ils sont dans une posture d’attente – celle du scandale.
Mais elle se lève et on quitte le monsieur. Nous fendons la foule, flanc contre flanc et je lui sers de tuteur pour ne pas que les autres remarquent sa démarche boiteuse et qui flanche. Dans la traversée de l’appartement qui me semble être interminable, je croise le regard de mon père qui hoche simplement de la tête. Je me sens tout gonflé de vigueur d’avoir réussi et de savoir que je grimpe encore un peu plus dans l’échelle vertigineuse de son estime.
Maman me raconte toujours la même histoire que sa voix pâteuse rend ennuyante. Je me tais et je souris à chaque fois qu’elle sollicite mon attention. Je fais semblant de m’intéresser à elle et je laisse échapper des ah et des oh ternes pour lui faire penser que c’est la première fois que j’entends cette histoire.
La chambre de mes parents me fait respirer d’un grand coup et je sens le soulagement tomber sur mes épaules. Ma mère s’étend sur le lit et je fronce un peu les sourcils à la voir faire. Je retire ma veste de costume que je dépose sur une chaise, je desserre ma cravate pour respirer un peu d’air.
Je vais m’asseoir au pied du lit et je pose mes yeux sur ma mère.
- Giorgino, je crois que j’ai trop bu, j’ai la tête qui fait des bonds.
Mes lèvres se pincent.
Je suis un peu mal à l’aise dans ma chemise.
Mal à l’aise à côté de ma mère qui ressemble à une catin échouée.
Mal à l’aise devant son ivresse.
J’ai les mains serrées sur mes genoux.
C’est qu’ile st courant de voir mon père un peu échauffé par l’alcool, on l’entend parfois rire grassement dans tous l’appartement. Mais chez lui c’est normal puisque c’est un homme et surtout c’est un homme influent. Mais l’alcool chez ma mère me gêne. Il la rend volatile et stupide. Elle se croit des airs de jeunes femmes et j’ai compris son manège à aller roucouler tout près des hommes qui la regardent avec une flamme étrange au fond de l’œil. Je n’aime pas la voir comme ça parce que j’ai peur de voir s’effondrer la réputation de notre famille d’une parole ou d’un geste qui traduirait sa fragilité.
Maman est pleine de cassures.
- De quoi voulais-tu me parler ?
Ma gorge s’assèche immédiatement.
Je n’avais rien prévu, ce n’était rien qu’une ruse pour l’attirer dans mon piège.
- Je voulais juste te dire que j’étais heureux de passer un peu de temps avec toi. Et puis je m’inquiétais aussi. Pour toi. Est-ce que tout va bien en ce moment ?
Je ne m’inquiète jamais vraiment pour elle.
Je suis plutôt du genre à fermer les yeux très fort et à attendre que les orages passent dans la maison. Même quand papa la gifle, je ferme les yeux. Quand ils se crient un peu dessus, je ferme les yeux.
- C’était qui, cet homme ?
Je me lève pour aller fermer la double-porte de leur chambre et je reviens m’asseoir auprès de ma mère.
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