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elle est belle, la nuit.
puis elle rend belle, la nuit.
elle est là, chiara. allongée sur le toit.
une clope dans un main droite.
un classique français dans la gauche.
y'a sa main droite qui gagne ses lèvres, régulièrement.
puis y'a ses lèvres qui miment aussi, l'air qu'elle écoute. d'l'alternatif.
ou p'tetre bien du rock.
éclairée par cette ville haïe
elle a pas peur, chiara.
parce que la ville, elle la surplombe.
elle est au dessus d'cette crasse.
vingt mille lieues au d'su d'la terre.
ça la fait sourire. un rien la fait sourire.
cette nuit.
parce qu'
il doit arriver.
l'aiguille d'la grande horloge à dépassé le six depuis six pages de classique.
mais elle désespère pas chiara.
il viendra.
alors elle reste là. elle attend.
mais pour une fois ça la gêne pas.
ça en vaut la peine.
il en vaut la peine.
c'est p'tetre con. c'est même sûr qu'ça l'ai.
mais elle s'en fout.
elle peut s'permettre de niaiser parfois, non ?
la lourde porte qui grince.
comme un soupir de douleur.
le coeur lâche.
rappelles toi mon gars, on en a parlé :
dyastole, systole, dyastole, systole.
voilà. calme down. tout va bien.
elle sourit. il est là.
c'est p'tetre pas grand chose.
mais c'pas grand chose pour elle, c'est beaucoup.
αγάπη !elle a pas changé ses habitudes chiara.
elle se lève rapidement et avec toute sa jovialité et son ivresse -de lui,
elle pose ses lèvres contre les siennes avant d'y flanquer un sourire.