ULTRAVIOLENCE

il fait nuit comme le jour.

irène andréani.
dix-huit ans.
les filles.

les bagues aux doigts de papa me faisaient mal. elles laissaient sur ma peau des trainées d'un rouge cramoisi. les chemins de ma vie. et ses mots rebondissaient de mon cœur à ma gorge serrée. et puis ils se coinçaient quelque part dans ma trachée, avec les larmes qu'on ne laisse jamais couler.
quand papa avait fini, il tournait le dos en faisant claquer bien fort ses talons sur le carrelage jauni. et on entendait pendant quelques instants le cliquetis des chaînes dorées accrochées à son cou. il remontait d'un geste brusque son pantalon. sa ceinture faisait clic. il bombait le torse tandis que moi, je laissais courir sur mon corps mes doigts fins, pour faire disparaitre la sensation de ses mains sales posées sur ma peau pâle. je respirais très fort pour tenter d'oublier les effluves de son souffle acide, mélange de bière et de vodka. et je serrais les dents pour ne plus le sentir se déposer là, contre ma nuque rougie par la force de ses phalanges.
ensuite venait le soir et les murs de papier. papa baisait maman comme il m'avait baisée. avec ses bruits de lion affamé, ses grognements bestiaux, la violence de ses coups, la violence de ses mots. et les crocs qui se plantent dans la chair humaine, besoin inassouvi et désirs charnels. juste le temps d'une nuit, juste le temps d'une vie, se boucher les oreilles pour n'entendre plus que des bourdonnements. et l'éternité qui s'étend, encore, tout le temps.
au dehors, il y avait la lumière tamisée des réverbères, puis le ciel trop noir. croissant de lune brisé, morceau de porcelaine d'un blanc aveuglant perdu là, dans l'immensité. il y avait les ombres sur les murs, les fantômes de la nuit, les fantômes de l'oubli. il y avait les autres pères, les pères des autres, les chaînes d'or autour du cou, les bagues aux doigts, les regards vides, les regards flous. la chemise est trop droite sur leurs ventres gonflés, et leurs mains sont trop grosses, leurs mains trop abimées. les monstres s'en vont baiser, les monstres s'en vont frapper. le besoin oppressant a été enfoui trop longtemps, et le sang doit couler.
et il y avait l'endroit qu'ils ne connaissaient pas. pourtant, les pères connaissaient tout. le nez dans leurs bouquins et clope entre les lèvres, l'verre d'whisky dans la main.
mais les pères ne savaient rien.
il y avait cet endroit, là où nous pouvions faire taire les cris de nos pensées, tous les mots prononcés, tous les mots oubliés. là où le poids des choses que l'on ne disait pas pesait un peu moins lourd sur nos frêles épaules. des bras à serrer, des esprits à aimer, des corps à admirer. les larmes qui se perdent entre les rires trop forts dont les monstres sont sourds.
le cœur moins lourd.
un peu d'amour.
le temps que les plaies ensanglantées cicatrisent,
le temps que notre âme cesse de couler le long de nos joues rougies par les griffes de la nuit.

adèle ☄ PARANOID EYES ☄ quatorze ans ☄ france ☄ aeyzgfyhfehfekikofeijfeuf comment c'est beau.

Code:: sarah snyder ☄ irène andréani

Bienvenue !

L'avatar est magnifique, et je ne connaissais pas la fille dessus mais c'est un jolie choix. ULTRAVIOLENCE 1688875108

Bonne chance pour ta fiche !

oh comme elle est belle
et l'image est bien belle aussi
je te souhaite la bienvenue sur ici le jour, j'adore le prénom en plus

merci à vous deux !
j'essaye de finir ça au plus vite.

bordel tu as une façon d'écrire
bienvenue

merci beaucoup.

tu nous écris ça, et t'as quatorze ans ????????
j'suis trop choquée et éblouie, ton avatar est magnifique (elle me fait penser à eileen kelly !!!)

je me sens agressée avec tes points d'interrogation pis tes smileys.
elle est trop sublime oui.
merci beaucoup en tout cas.

Baya Swan a écrit:: tu nous écris ça, et t'as quatorze ans ????????

MÊME RÉACTION
qu'est-ce ce sera dans 4 ans?????

c'est vraiment bien, j'aime beaucoup, j'ai envie de câliner irène!!! je te valide, amuse-toi bien

merci beaucoup, c'est adorable.